mardi 16 octobre 2012

Un faute grave de Vincent Peillon

Entendre un Ministre de l’Education Nationale en fonction dire qu’il serait pour une dépénalisation de la drogue cela me mets très mal à l’aise, les enseignants et les parents sûrement aussi.
Si Vincent Peillon se permet de tels écarts de langage c’est que, consciemment ou inconsciemment, cela devient possible avec ce gouvernement. Je n’y vois là qu’un manque d’autorité et du chef de l’Etat et du Premier Ministre.
Il aurait été plus inspiré de constater le manque cruel de personnels médecins et infirmiers scolaires qui constituent un chaînon incontestable de l’éducation à la santé, de la prévention et du dépistage et de faire des propositions afin de reconnaître à la médecine scolaire une mission de santé publique. Le Ministre de l’éducation ne peut être à la fois le garant de la bonne éducation de nos enfants et dans le même temps mettre leur santé en péril avec la dépénalisation de la drogue. C’est complètement incompatible, incohérent et irresponsable. Même si  ce n’était que son avis personnel, dans la fonction qu’il occupe il n’a pas à le dire, un point c’est tout. S’il est intelligent, il doit remettre sa démission au chef de l’Etat, s’il ne l’est pas, il appartient au chef de l’Etat d’en tirer les conséquences. L’occasion lui est ainsi donnée d’asseoir son autorité. Une autorité dont le manque lui est souvent reproché.
En fait, le chef de l’Etat doit faire face à deux critiques : l’une le concerne, l’autre concerne son gouvernement.
Il n’est pas encore totalement chef d’Etat. Si cette fonction s’apprend sur le tard, Il est maintenant indispensable qu’il donne les signes d’un homme fort et courageux, qui sait faire preuve d'autorité non seulement dans ses discours mais aussi dans ses actes. S’il continue de dire aux Français que tout n’est pas possible tout de suite et que les mesures s’étalonneront sur les cinq ans de son mandat, il commet une erreur. Certes, tout n’est pas possible tout de suite.  Mais après quatre mois, je ne retiens comme mesure forte que l’augmentation des impôts et taxes des ménages et des entreprises. Le manque d'habilité c’est de ne pas s’engager à dire aux Français ce que cela va changer maintenant. Le juste équilibre entre les efforts et les résultats attendus. Le - changement c’est maintenant - a une forte connotation positive, or il s’en éloigne et la visibilité de sa politique laisse à désirer. Rien d’étonnant à ce que de plus en plus de Français ne lui fassent plus confiance. La communication est l’arme fatale dont son prédécesseur savait trop bien faire. Lui, c’est tout le contraire : la discrétion, la retenue. Lorsque le patient est gravement malade, il faut lui parler tout le temps.
La critique du gouvernement n’est pas tant son manque d’expérience, sa jeunesse. Pour la première fois, on assiste à un gouvernement de parité où les femmes occupent une place importante. Or, on ne les entend pas beaucoup, à soutenir avec force ce gouvernement auquel elles appartiennent. Hormis la ministre de la santé, et à un degré moindre la ministre de la justice, les autres ne sont pas à la hauteur de leur tâche. Pourquoi Manuel Valls a-t-il la cote, parce qu'il est sur le terrain. Il manque l’expérience d’une Martine Aubry ou d’une Ségolène Royale. L’apprentissage est certes difficile. Et quand l’un(e) ou l’autre commet une gaffe cela fait désordre.
La cohérence et la cohésion gouvernementales sont pourtant nécessaires dans ces moments si difficiles.