mercredi 14 septembre 2011

Les téléphones portables de nos hommes et femmes politiques

L'homme politique filmé qui, tout en marchant pour rejoindre son véhicule de fonction où l'attend son chauffeur, son portable collé à l'oreille, ça fait sérieux. C'est ce que pense une majorité de Français, les yeux rivés devant leur petit écran ou plongée dans des magazines.
Nos hommes et femmes politiques sont très attachés à leur image, de ce que les Français croient ce qu'ils sont, plus qu'ils ne croient ce qu'ils font. Il est important de toujours sourire dès que vous êtes en public, un paparazzi peut toujours traîné dans les parages.
Des téléphones portables en vérité, ils n'en ont pas un seul mais plusieurs, plus ils sont petits, plus ils sont discrets. Mais savez-vous à quoi servent ces autres portables ? Pour l'essentiel à échanger une correspondance hautement indiscrète et libertine.

Voici une histoire banale, une fiction, de deux hommes politiques français qui communiquent avec leur téléphone bis.
Il est 10 heures du matin. La journée s'annonce chaude, longue et compliquée. Tous deux sont des hauts fonctionnaires attachés à différents Ministères. L'un, Gaston, se trouve actuellement à Paris, pendant que Sullivan revient d'un voyage officiel passé à New-York. Sous écoute, les hommes des renseignements généraux captent les propos que tiennent nos deux hommes :
- Gaston : tu es où en ce moment, ça fait un bail que je ne t'ai pas vu ?
- Sullivan : J'm fait c. à New York dans le tax qui m'emmène à l'aéroport. Je rentre d'un colloque sur l'environnement et sur la sexualité des papillons du Colorado ! Et toi, qu'est-ce tu fais ?
- G. : Là, en ce moment précis ? Je suis assis dans les toilettes de luxe de l'hôtel Babibel et je lis Playboy. En attendant l'arrivée du premier ministre de l'Etat de Clamtchouc ...
- S. : Ah m., ne dis pas que tu vas rencontrer ce trou d'. qui se prend pour un cow-boy dans son bled ! Sacré loustic ! Un "hot rabbit" celui-là.
- G. : Je n' savais pas que tu connaissais l'Etat de Clamtchouc !
- S. : Si, si, c'est pas celui qui est situé au nord de X. ?
- G. : Non, t'y es pas du tout. Clamtchouc, c'est le surnom que mes collègues ont donné à cet Etat perdu dans le Pacifique. D'ailleurs, j'ai un trou de mémoire, je ne me rappelle même plus de son vrai nom, tellement c'est minuscule ! Le "hot rabbit" auquel tu fais allusion c'est pas celui-là. Le PM de Clamchouc a paraît-il dix épouses et une cinquantaine de bambins. Au fait, dis-donc, t'es un sacré dragueur toi ? L'assistante de Nicole m'a tout raconté .. A propos boulot, dès que tu es sur le sol français, n'oublie pas de me rapporter le dossier sur les comptes de la nouvelle boîte qui s'est installée à la périphérie de ma ville. Je dois passer l'inaugurer dans quelques jours.
- S. : T'inquiète, ma s'crétaire a déjà tout préparer. Tu n'auras qu'à le lire et éventuellement t'en servir pour faire ton discours de bienvenue. T'as déjà eu l'occasion de rencontrer la nouvelle attachée d'administration de mon ministère recrutée récemment ?
- G. : Non, pas encore, mais ça m'intéresse. J'ai pu discuter avec ta femme sur l'affaire Bimbo. T'as intérêt à rentrer au bercail le plus vite possible !
- S. : Tiens donc, et pourquoi ?
- G. : Je ne veux pas m'avancer, mais Bimbo n'a pas froid aux yeux !
- S. : C'est bien que tu me le dises, en rentrant je passerai d'abord à mon domicile avant de retourner au bureau. Merci pour l'info. A +.

Dans le langage diplomatique, on appelle cela des renseignements informels. Ils ont une importance capitale, bien souvent au-delà de ce que l'on crois. Assez souvent, ils sont même décisifs dans une prise de position ou une décision importante. Alors quand l'un d'eux dit "Casse-toi" , ce n'est en fait qu'une infime partie visible et audible d'une réalité. Le verbe est aussi peu diplomatique que celui pratiqué par nos jeunes des milieux scolaires ou ceux qui l'ont quitté trop tôt parce qu'il n'est pas adapté pour eux. De plus en plus de jeunes sont au chômage, d'autres s'ennuient à ne rien faire, car il n'y a rien à leur proposer. La violence de leur propos devient de plus en plus dure, le langage de plus en plus cru.
Et quand on voit comment sont prises certaines décisions de nos responsables politiques, sans véritable réflexion, sans concertation ou consultation, à la volée, dans un train, un couloir ou ailleurs, on peut effectivement se poser des questions. Pourtant, la machine gouvernementale semble tourner tant bien que mal, et en période de crise, elle navigue à vue, sans autre projet à long terme. Il est important que les Français les voient au travail ou apprennent par la Presse ou tout autre média, les actions qui viennent d'être entreprises même si la plupart du temps, ils ne sont pas toujours satisfaits du résultat. D'une certaine manière, il vaut mieux qu'ils ne sachent pas comment certaines décisions ont été prises. Lorsque les caméras parviennent à nous rapporter des faisceaux d'images captés dans les coulisses du bureau d'un ministère, on peut voir généralement des personnes qui s'agitent , qui vont et viennent mais plus rarement l'occasion nous est donnée de voir un ministre. C'est que la plupart du temps, effectivement, ils ne sont pas dans leur bureau. Ils sont insaisissables, injoignables, volatiles. Jamais là où on pense qu'ils sont.
Notre société actuelle va trop vite, il n'y a plus de temps pour réfléchir ni de temps pour débattre. Les Français veulent des actes et rapidement, alors on leur donne des actes, peu importe finalement comment ils ont été élaborés. Au moins pendant un certain temps, ils fermeront leurs g. doivent se dire les décideurs.
Pour les députés, ceux de l'opposition, plus que jamais, ils sont mécontents. Plus que le sentiment de ne pas être entendus, ils n'ont même plus le pouvoir de prendre le temps pour faire leur travail correctement, le travail le plus basique c'est-à-dire celui d'aller au contact des Français qui les ont élu pour les représenter dignement.
Alors les téléphones portables pour les politiciens sont indispensables. Avec l'ordinateur portable, le téléphone du type smartphone est devenu le maillon indispensable d'un réseau social qu'est Internet dont plus personne ne peut se passer. Celui qui tient de véritable bureau virtuel par lequel transitent énormément d'informations de premier ordre, de communiqués de toute première importance. Celui aussi plus petit, plus discret qui permet de garder le contact avec sa famille, ses amis, ses relations.