vendredi 29 mars 2013

La prestation de François Hollande n'a pas rassurée

Vendredi Saint, un jour très particulier pour des millions de catholiques à travers le monde. Un jour férié et chômé en Alsace-Lorraine, vieux privilège qui nous est resté malgré les années de crise que nous traversons.

Au lendemain de la prestation télévisée de notre Président François Hollande, les Français ont des raisons d’être inquiets. Sa prestation était bien pâle, presque inquiétante à force de tourner en rond, rien de nouveau donc face aux menaces d’aggravation de la crise qui nous touche tous. Il doit bien être le seul en France à croire que tout ira un peu mieux d’ici la fin de l’année. Même ses partisans commencent à le critiquer et ses électeurs à regretter leur choix.


De toute façon, avions-nous vraiment le choix ? Entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, aucun n’a réellement la carrure d’un grand chef d’Etat anti-crise qui inspire naturellement la confiance dans ces temps si difficiles. Autant l’hyper-actif pensait qu’il était le maître de tout et que toutes les décisions devaient passer par lui, autant l’actuel Président, un faux calme, un « mou » selon l’expression de certains, entend déléguer un maximum, faisant souvent référence aux partenaires sociaux, au Parlement, aux Collectivités locales.
             
Qu’est-ce que j’ai retenu de cette prestation ? Il faut créer un choc de simplifications, la boîte à outils existe déjà et le cap c’est la croissance. Le choc de simplifications répété à plusieurs reprises, c’est de la poudre aux yeux, personne n’y croit. Demandez donc aux chefs d’entreprise ce qu’ils en pensent ! La boîte à outils me fait penser à la caisse du bricoleur qui vient réparer ce qui est cassé. Ce n’est vraiment pas le moment de bricoler ! Le cap de la croissance, c’est vraiment pour dire quelque chose quand on n’a rien à dire. Bien évidemment que par définition, toute économie a pour cap la croissance. Je n’en verrais pas dire le contraire !

Nonobstant, pas un mot sur la restructuration industrielle, la recherche et l’innovation, la lutte contre la concurrence déloyale liée à la mondialisation, les moyens développés pour arrêter l’augmentation des seniors chômeurs, les activités nouvelles pour nos jeunes diplômés, … Bref, une demi-heure bien inutile qui ne peut qu’ajouter à l’angoisse des Français dans une situation où pratiquement tous les indicateurs sont au rouge, au rouge vif j’entends. Il parle de rassembler, de mobiliser tous les français, dont certains ont déjà pris la poudre d’escampette et ça ne va pas s’arrêter. Mais il faut pour cela, un homme vigoureux, au discours crédible, qui inspire la confiance parce qu’il nous aurait démontré par A plus B, que sa politique est vraiment crédible et cohérente. Au lieu de cela, toujours les mêmes arguments que l’on ne cesse d’entendre depuis la campagne présidentielle. Mais a-t-il vraiment entendu le mécontentement des Français qui sont contre le mariage gay ? Oui mais, dit-il, cela faisait partie de ses promesses de campagne. Déjà qu’il a pris un sérieux virage à 180°, les mesures en faveur des chefs d’entreprise pour accroître la compétitivité, les hausses d’impôt tous azimut, la taxe à 75 % reportée dorénavant sur les entreprises, l'allongement de la durée de cotisation pour les retraites, la hausse de la tva pour l’année prochaine, l’absence de véritable politique du redressement productif, la hausse des prélèvements obligatoires, que sais-je encore.

Je pense très profondément que les politiques nous cachent la vraie vérité, une crise bien plus grave que celle que l’on veut bien nous présenter. Attention, il y aura encore d’autres mauvaises surprises !

Dans un autre domaine, jamais le climat n’a été aussi délétère : la haine, la peur, l’invective, le mépris, la violence s’insinuent partout. Un climat qui n’encourage pas à se rapprocher, à s’unir dans l’action pour produire les efforts nécessaires à la sortie de crise.

Bonnes Fêtes de Pâques