samedi 18 février 2012

Les oubliées en France en 2012 : les personnes âgées

Les seniors sont de plus en plus nombreux dans notre société, représentant aujourd’hui près de 25 % de la population totale et d’ici 2020 probablement 1/3 de la population française.
Or, rien n’a été amélioré dans la prise en charge des « vieux », notamment pour ceux qui vivent dans la solitude et l’isolement. Beaucoup d’entre eux souhaitent restés chez eux dans leur appartement ou leur maison pour y passer leurs derniers jours. Près de 10 % de la population a plus de 80 ans dont le plus grand nombre est constitué par des femmes. A cet âge, il leur est de plus en plus difficile de pouvoir effectuer correctement les tâches les plus élémentaires : se nourrir, se laver, s'habiller, s'occuper. Et lorsque la maladie les frappe durement (Parkinson, Alzheimer, ...), ils sont placés dans des établissements de long séjour où ils passeront sans aucun doute les derniers moments de leur vie.



Les moins malheureux sont encore ceux qui vivent sous le même toit que leurs enfants ou petits-enfants mais ils sont de moins en moins nombreux à être dans ce cas. La solidarité familiale a tendance à se perdre. Puis il y a ceux qui continuent à vivre chez eux en couple ou seul. Grâce à leur famille, ils ont obtenu la mise en place d’un service social sous la forme d’une aide ménagère ou d’une aide-soignante venant à leur domicile pour les soulager dans leur vie quotidienne. Quand l’hiver est rigoureux, ils sont souvent totalement coupés du monde extérieur. Durant la période des grands froids de fin janvier-début février 2012, beaucoup n’avaient pas de chauffage et vivaient avec leurs maigres réserves.
D’autres, veufs ou veuves, ont accepté bon gré, mal gré, d’aller passer leurs derniers jours dans une maison de retraite. Mais ces établissements ne sont pas assez nombreux et les personnels qui y travaillent sont insuffisants. Certains ressemblent à de vrais mouroirs tant les conditions de vie des pensionnaires sont déplorables à la limite des conditions minimales d’hygiène corporelle et sanitaire. Les moyens financiers, en personnels et en matériels sont nettement insuffisants. La société ne semble pas avoir pris en compte toute la dimension du problème humain que représente les personnes âgées. Elles ont le gros handicap de représenter une charge pour la collectivité. Or, elles vont être de plus en plus nombreuses, c'est la conséquence de l'allongement de la durée de vie, en moyenne un trimestre par an, et aussi du papy-boom. Plus on tardera à se préoccuper d'elles, plus le problème deviendra difficile à résoudre surtout dans la période que nous traversons, avec les crises successives, la solidarité entre les générations devient de plus en plus indispensable. Pourtant, nos hommes politiques n'en parlent même pas ou fort peu, car trop préoccupés par les questions d'ordre économique et sociale à court terme : l'emploi, le logement, la sécurité, la compétitivité, la croissance et l'équilibre budgétaire. Certes, il ne peut y avoir de politique sociale digne de ce nom si les performances économiques sont mauvaises. Cela fait plus de 15 ans que l'Etat-Providence est en crise, avec en point d'orgue les problèmes liés au financement des retraites et des dépenses croissantes de la santé.
Notre société s'occupe principalement de ceux qui participent directement à l’activité, les actifs. Alors que dans le même temps nos anciens, qui désormais font partie des inactifs, n'intéressent plus grand monde. Ils sont devenus les oubliés de cette société .
Ces derniers n'ont souvent que de maigres pensions, des pensions de réversion, avec lesquels ils ne peuvent que survivre. Ils deviennent un poids, une charge pour les familles et pour la société, et tout particulièrement lorsqu'ils tombent malades.  Les hôpitaux publics sont débordés et il n’y a plus de place pour eux, restrictions financières obligent. Lorsqu’ils ont la chance d’être accueilli dans un de ces hôpitaux, il arrive fréquemment qu’ils attendent des heures voire des jours, leur lit stationné dans les couloirs, avant d'être installé dans une chambre pour y recevoir des soins dans des conditions acceptables.
Nos hommes politiques sont responsables de cette situation qui ne fait que s’aggraver avec les années. Elle est tout simplement intolérable, voire dans certains cas même scandaleuse. Un pays où les prestations sociales sont parmi les plus élevées au monde, il est tout à fait indécent et indigne d'accepter les conditions de vie misérables de ces gens qui, il y a quelques années encore, ont fait la fierté de la France.
Quel est aujourd’hui le candidat à la présidence de la République qui dans son programme a prévu d’aider les personnes âgées ? Personne. Un électorat inintéressant pour eux, qui souvent déconnecté de la vie sociale, n'a dans le même temps plus la force d’aller voter si on ne les aide pas. Pour un pays comme la France, 5e pays le plus riche au monde, c’est tout simplement inacceptable. Les "vieillards", comme on les appelait autrefois, méritent bien mieux que cela.