mardi 24 mai 2011

La cacophonie à la française d'un gouvernement d'incapables !

Quel bel exemple, que celui des panneaux radars, pour nous apporter la preuve, s'il en était encore besoin, que ce gouvernement depuis quatre ans n'arrête pas de se moquer de nous !
Dès la publication des statistiques de l'augmentation importante du nombre de morts tués sur les routes, le chef de l'Etat, déjà en campagne présidentielle bien avant tout le monde, explique à tous les Français qui veuillent bien l'écouter, qu'il va falloir rapidement prendre des mesures draconiennes pour arrêter ce désastre. Qu'à cela ne tienne.
Le lendemain, à la demande du Président de la République, les préfets sont sommés de faire retirer sur toutes les routes de France, tous les panneaux signalant les radars aux automobilistes et aux motards.
Explication : à vrai dire aucune, sinon les chiffres alarmants, c'est le chef qui a dit.
Cette disposition a au moins trois gros avantages :
- un, elle ne coûte pas très cher à l'Etat. Le chef de l'Etat s'érige en grand défenseur de l'utilisation économe des deniers publics. En revanche, il ne s'attaque pas aux vrais problèmes, ni lui, ni son gouvernement, plus spectateur qu'actif dans ce dossier.
- deux, elle sert à faire sa communication, qui, elle, ne lui coûte rien, lui qui est depuis plusieurs mois au plus bas dans les sondages.
- trois, en définitive, cette mesure ne sert strictement à rien, ce que beaucoup pensent, comme nous en avons l'habitude. Elle permet donc d'éviter à se poser la ou les vraies questions et à y apporter de vraies solutions à moyen-long terme. Un sujet aussi délicat que celui de la Sécurité routière mérite d'âtre traité avec plus de sérieux.
Aujourd'hui, mardi 24 mai, deux jours à peine après le début des travaux de démolition, montrés sur toutes les chaînes de télévision, voilà que surgit de nul part, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, pour annoncer aux députés UMP que le démontage en cours de ces panneaux devait être suspendu.
Visiblement, cela l'a mis en colère de n'avoir pas été directement consulté par le chef de l'Etat, lui qui est concerné par ce type de problème au premier chef. Quelle cacophonie !!
A la place des victimes et des familles de victimes de la route, il y a de quoi être en colère contre de tels agissements.
Voilà donc le repas quotidien qui nous est servi par Nicolas Sarkozy et, à un degré moindre, son équipe gouvernemental, aussi minable et pitoyable l'un et l'autre. Malheureusement pour nous, cela va encore continuer ainsi jusqu'aux élections présidentielles en 2012.
Elle démontre que la politique intérieure pratiquée par ceux qui sont censé nous gouverner est assez misérable et manque d'imagination.
Notre vie politique navigue à vue, comme une vieille embarcation à vaux l'eau. Des matelots mal inspirés et incapables dont on ne sait pas trop ce que fait leur chef, le Premier ministre. Un capitaine avec un énorme gouvernail qui semble tenir un cap, quel cap on ne sait pas trop.
Rien d'étonnant à ce que les Français ont le sentiment, à raison, que c'est le chef d'Etat qui dirige tout, et que tout passe obligatoirement par lui.
Dans un précédent article, j'avais déjà tenté de montrer que ces membres du gouvernement n'avaient été choisis que pour remplir l'unique mission que le Président de la République leur avait assignée. Une fois terminée, ils ont évacué le plancher des ministères. Le même jour, le soir au journal télévisé, Claude Guéant a tenté d'apporter quelques éclaircissements pour nous dire qu'une partie de ces panneaux allaient être remplacée par des panneaux "pédagogiques", mais ses explications floues n'ont pas été convaincantes.
La politique sous Sarkozy c'est aussi simple que cela.Tout passe par le chef. Rien ne doit échapper au chef. C'est bien parce qu'il se sent intouchable qu'il peut tout se permettre.  ll y a un grand écart entre les institutions, une sorte de trou d'air, qu'il sera bon de revoir.
Franchement, la France mérite bien mieux que ça. J'espère seulement que les Français sauront s'en souvenir l'année prochaine au moment des élections.
Dans une grande entreprise, type société anonyme, le patron, PDG de la société, peut être révoqué à tout moment par le conseil d'Administration. Messieurs les députés de gauche et alliés, à méditer !
Ne serait-il pas temps de revoir complètement le fonctionnement de nos Institutions et de jeter les bases de la VIe République ?

mardi 17 mai 2011

Les primaires, une fausse bonne idée de la gauche.

L'insoutenable attente des Français
Nos concitoyens ont depuis longtemps passé le cap de l'impatience. Leur colère est à la hauteur des déceptions et des promesses non tenues par l'actuel Président. Un bilan désastreux, une manière de gouverner à vue sans aucune vision d'avenir pour la France, une stratégie déroutante conduisant à ne pas traiter des vrais problèmes qui les intéressent. Pouvoir d'achat, chômage, croissance économique, salaires, fiscalité, inégalités  sont des sujets qui ont été soigneusement évités. A cela, s'ajoute une stratégie de communication axée principalement sur la question de savoir comment faire passer, souvent en force, des mesures nouvelles, Des membres du gouvernement choisis non réellement pour leurs compétences mais pour leurs capacités à accomplir à tout prix une mission décidée par le chef. Ainsi, dans le cadre d'une politique voulue par le président, avec une organisation verticale, (le chef a toujours raison), Rachida Dati a été chargé de la réforme des tribunaux puis s'en va, Woerth de la réforme des retraites puis s'en va, Hirsch pour la mise en place du RSA puis s'en va, Bernard Kouchner chargée de la politique étrangère le plus souvent en totale contradiction avec le Président puis s'en va, Jean-Louis Borloo pour les Grenelles de l'environnement, Rama Yade, Hervé Morin etc. Le chef a dit, le premier Ministre exécute tellement bien que dans le remaniement, il a de nouveau obtenu la confiance de son supérieur. Une monarchie à la sauce républicaine.
Voilà le plat de résistance qui nous a été servi depuis quatre ans. Les Français ont en assez. Plusieurs fois ils ont manifesté leur désapprobation contre ces décisions où ils ont le sentiment d'avoir été trompé, que tout s'est joué sans eux ou contre eux, sans qu'aucune fois, le pouvoir ait tenu compte de leurs revendications légitimes, de leurs avis, de leurs propositions.
Que leur restent-t-ils aujourd'hui ? Attendre 2012 et espérer un changement radical de cap proposé par la gauche. Un vrai chef d'Etat, une personnalité intègre et digne, au-dessus des partis, au-dessus de tout soupçon, qui est près des Français, de tous les Français.
Les Primaires, que de temps perdu à tergiverser !
Pendant ce temps, du coté de la gauche, trois années se sont écoulées au cours desquelles on entend parler que des Primaires !
Sérieusement, quelles alternatives ont été proposées aux Français sur les vrais thèmes qui les préoccupent ? Au niveau global, en réalité aucune. Des idées par-ci, par-là, plus souvent divisés que réunis. Des questions inutiles et improductives de savoir qui va être candidats aux Primaires ? Les Français s'en moquent éperdument. A ce jour, on sait que Ségolène Royal, François Hollande, Manuel Valls, probablement Martine Aubry sont les candidats. Par contre, pas de Laurent Fabius, pourtant homme d'expérience,  pas de Delanoé. Les anciens choisissent de mener une vie plus tranquille, moins exposée, c'est leur droit. On ne connaitra le candidat unique des socialistes qu'au mois d'octobre, soit six mois pendant lesquels, malheureusement, il ne va rien se passer. Puis il restera cinq mois à peine pour mettre au point un programme que conduira celui ou celle qui aura été élu, avec lequel il faudra convaincre les Français de voter pour lui.
A cela, s'ajoutent encore les verts, Europe Ecologie avec Nicolas Hulot, d'autres comme Mélenchon, Chevènement,  etc. Au final, une multitude de candidats de la gauche, qui n'arrange les affaires de personne sauf une : Marine Le Pen, qui nous fera un remake de 2002, à moins qu'elle n'obtienne pas les 500 signatures.
Tout le monde semblait suspendu à la question de savoir si DSK va ou non se présenter, comme s'il s'agissait de l'homme providentiel ! Mais celui-ci est à nouveau rattrapé par la justice pour des faits présumés dont il s'est hélas déjà distingué par le passé. Navrant, désolant, choquant ! Quelque soit l'issue de cette affaire, une certitude, c'est qu'il n'y aura pas de DSK candidat aux présidentielles ! Un énorme choc pour la France et son image dans le monde. Un coup de tonnerre pour le parti socialiste qui s'attendait à tout mais pas à ça. Du coup, le parti socialiste va devoir changer complètement la donne s'il entend gagner les élections.
Avec des candidats aussi différents les uns des autres, qui ne s'entendent pas, où la langue de bois est une pratique courante, des personnalités dans la mouvance "Je t'aime, moi non plus", où chacun voudra s'avancer sur l'échiquier politique pour démontrer qu'il est le meilleur, qu'il est l'héritier de François Mitterrand, il ne va rien sortir de bon.
Il aurait pourtant été nécessaire depuis bien longtemps de réfléchir ensemble dans un seul et même but de créer une solide coalition d'où sortira le candidat naturel parce que le plus apte à représenter la gauche avec des idées simples, cohérentes, fusionnelles qui font l'unanimité conduisant à des propositions dans lesquelles une grande partie des Français va pouvoir se reconnaître.
A défaut, on découvre chaque jour un peu plus des divergences, des points de vue différents, de ces candidats qui construisent chacun leur plan au lieu d'élaborer un seul projet d'alternance commun. Une certitude, un seul candidat va sortir de ces élections primaires. Une autre certitude, c'est qu'on ne pourra pas effacer d'un coup de baguette magique les divergences, les disparités, les querelles intestines intérieures qui auront secouées le parti socialiste durant cette campagne totalement inutile.
Le parti socialiste avance pour 2012, 30 propositions. Le candidat sorti des urnes des Primaires saura-t-il les défendre avec force et conviction ? Des doutes subsistent. Et parmi les Français quels sont ceux et celles qui en ont entendu parler ?
L'unité du parti socialiste reste à faire et malheureusement ce n'est pas en quelques mois que l'on va pouvoir soutenir à bout de bras le candidat. C'est déjà bien trop tard. Les sondages donnaient DSK favori alors que depuis plus de trois ans, il a pourtant été bien loin des préoccupations des Français.  Une preuve, s'il en fallait, que les Français sont bien embarrassés. La question concernant DSK ne se pose plus maintenant. Il faudra vraisemblablement choisir entre ces trois candidat(e)s : François Hollande, Ségolène Royal et Martine Aubry. Pour ma part, François Hollande tient la corde, c'est lui qui a toutes les qualités pour faire un bon Président. Même s'il manque encore d'expérience, il n'a par exemple jamais été ministre. Mais c'est quelqu'un de droit, qui parle juste, qui a beaucoup gagné en confiance en lui-même et qui progresse constamment.
En fin de compte, les Primaires imaginées pour gagner vont peut-être faire perdre la gauche et avec elles, l'espoir de l'alternance que beaucoup de Français attendent avec une certaine inquiétude. A moins que ...